Quand des Amérindiens deviennent le dernier rempart d’une invasion zombie.
Appartenant à la communauté Mi’kmaq, peuple amérindien de la côte nord-est d’Amérique, et ayant grandi dans la réserve Listuguj du Québec, en Gaspésie, Jeff Barnaby fait écho à son peuple dans Blood Quantum, qu’il a écrit et réalisé, et qui a été présenté, entre septembre et décembre dernier, dans 12 festivals internationaux du genre, dont ceux de Buisan, Stockholm, Brooklyn et Sitges, faisant l’ouverture du Midnight Madness de Toronto. Le titre de ce film fait référence au système de mesure du sang que les colons utilisaient pour déterminer le statut des autochtones. Jeff Barnaby utilise donc le courant zombie pour s’attaquer à un sujet douloureux au cœur de l’histoire canadienne. Dans cette œuvre particulièrement gore, dans la lignée de celles de George A. Romero, les morts reviennent à la vie à l’extérieur de la réserve isolée Mi’kmaq de Red Crow, à l’exception de ses occupants qui sont étrangement immunisés contre le fléau zombie. La réserve devient ainsi un lieu d’asile pour les « citadins », ces Blancs qui habitaient dans les villages entourant ladite réserve, bien que cette générosité des Natifs ne fasse pourtant pas l’unanimité et que certains membres y résistent, préférant laisser ces étrangers livrés à leur sort. Le film propose ainsi une réflexion majeure sur un pan de l’Histoire mais également sur la diversité et la représentation dans le cinéma de genre.
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