IN MEMORIAM
CARL WEATHERS
Prod DB © Chartoff Winkler Productions / DR
ROCKY (ROCKY) de John G. Avildsen 1976 USA
avec Sylvester Stallone et Carl Weathers
conference de presse, boxeur, serrer la main, micros, journaliste
Prod DB © 20th Century Fox / DR
PREDATOR
de John McTiernan 1987 USA
Carl Weathers.
militaire; soldat; GI; soldier; jungle; action
Carl Weathers, qui nous a quittés le 1er février dernier, restera dans la mémoire de la plupart des cinéphiles comme étant l’inoubliable interprète d’Apollo Creed dans la série des Rocky. Ce qui ne l’a pas empêché de faire des incursions dans notre genre de prédilection.
Son combat contre Sylvester Stallone dans Rocky restera, à jamais, gravé dans la mémoire des amateurs de 7e art. Néanmoins, résumer la carrière de Carl Weathers à ce seul fait d’arme serait réducteur tant l’acteur a démontré, durant son parcours, sa capacité à passer d’un genre à l’autre. Né le 1er janvier 1948 à La Nouvelle-Orléans, Carl Weathers se lance dans un premier temps dans une carrière de footballeur professionnel jouant notamment, pendant quelques années, en NFL avant de s’orienter vers des études d’Art Dramatique à l’Université de San Diego. Après une apparition furtive, en 1973, dans Magnum Force, de Ted Post, il rejoint, le temps d’un épisode, le casting de séries telles que «Good Time» ou encore «Kung Fu», avant de se retrouver à l’affiche, aux côtés de Fred Williamson, de Bucktown, film de blaxploitation mis en boîte par Arthur Marks, réalisateur qu’il retrouvera en 1975 sur le tournage de Friday Foster, ayant pour vedette Pam Grier.
Quelques mois plus tard, et suite à sa participation à des programmes TV comme «Un Shérif à New-York» et «Starsky et Hutch», il décroche le rôle d’Apollo Creed dans Rocky, métrage de John G. Avildsen, scénarisé par Sylvester Stallone. Sa prestation remarquée marque un tournant dans sa carrière et un début de reconnaissance auprès des professionnels de l’industrie cinématographique. Il enchaîne alors les apparitions dans des séries dont un épisode de l’anthologie SF «Voyage dans l’Inconnu», puis, en 1977, rejoint la distribution de Rencontre du Troisième Type, de Steven Spielberg, sous la direction duquel il incarne un militaire. Un an plus tard, après avoir renoué avec les terrains de football américain pour les besoins des Faux-Durs, où il côtoie Burt Reynolds, il occupe le haut de l’affiche de Dans les profondeurs du Triangle des Bermudes, un téléfilm fantastique empreint de mysticisme réalisé par le Japonais Tsugunobu Kotani et qui sera distribué en salles en France.
Si cette production a laissé une belle impression dans le cœur des fantasticophiles de l’époque ce n’est qu’en 1987, après avoir repris à trois reprises son rôle d’Apollo Creed dans les séquelles de Rocky, qu’il marque définitivement les esprits des amateurs du genre en campant Dillon, un ancien commando travaillant pour la CIA et qui rejoint l’équipe de Dutch (Arnold Schwarzenegger) dans Predator, le chef d’œuvre de John McTiernan. Malgré son excellente interprétation et une prestance qui saute aux yeux, le film ne permet pas pour autant à l’acteur d’accéder au statut de star et Weathers, hormis dans Action Jackson et Hurricane Smith, doit se contenter, le plus souvent, de seconds rôles dans diverses productions, parmi lesquelles Happy Gilmore, avec Adam Sandler ou encore le dispensable Les Guerriers de l’Ombre 1 et 2, avec le catcheur Hulk Hogan. À partir des années 2000, sa carrière est sur le déclin et contraint l’acteur à jouer dans des séries B sans intérêt comme en témoignent État de siège, production télévisuelle signée Robert Stadd ou encore le calamiteux American Warship, estampillé Asylum et dans lequel il a pour partenaire Mario Van Peebles. En 2013, il interprète un personnage secondaire dans Sheriff Vs. The Zombies, sympathique comédie horrifique de Ryan Scott Weber puis prête sa formidable voix à Combat Carl, l’un des nouveaux protagonistes de la franchise Toy Story, pour le court-métrage Angoisse au Motel, puis en 2019, pour le quatrième volet de la saga.
Également connu pour avoir tenu, durant trois saisons, le rôle récurrent de Greef Karga dans la série «The Mandalorian», située dans l’univers Star Wars mais également pour avoir mis en scène deux épisodes du programme, Carl Weathers, qui n’a jamais eu la carrière qu’il méritait, aura néanmoins réussi à marquer, à sa façon, l’Histoire du 7e art.
Erwan BARGAIN
