Oeuvre humoristico-tragico-poétique dans la lignée de celles d`un Jean-Pïerre Jeunet ou d`un Terry Gilliam, visuellement superbe, « Carlston za Ognjenku « (« Larmes à vendre ») est un film serbe signé du nouveau venu Uros Stojanovic (fils du comédien Fedja Stojanovic), mêlant romance et histoire, où deux jeunes et jolies soeurs ayant grandi dans un petit village perdu de la Serbie au début des années 30 et gagnant leur vie comme « pleureuse professionnelles », décident d`aller en ville, d`enlever des hommes (un homme-canon et un danseur) afin de redonner vie à leur village, qui, décimé par les guerres incessantes, a vu disparaître toute sa population masculine, à l`exception d`un unique vieillard utilisé comme mâle reproducteur.
Se voulant une satire du tragique passé de la région sans pour autant sombrer dans le pathos ou la revendication, ce film ambitieux, féministe et sensuel, hanté par des fantômes, dont le spectre d`une grand mère, aura nécessité une production étalée sur plusieurs années. De méritoires efforts largement récompensés, cependant, cette production, la plus coûteuse jamais entreprise en Serbie, y ayant connu cette année le plus gros succès de l`Histoire. Oscillant entre l`histoire tragique de cette nation et un sens du merveilleux, « Tears for Sale » (titre anglais) ressemble à un conte de Grimm, la magie cohabitant avec un côté sombre où la mort s`avère omniprésente.
Tears for Sale
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