HAYDEN CHRISTIANSEN

lundi 5 novembre 2007

 

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Interview HAYDEN CHRISTIANSEN Poussières d`étoiles Quand vous aurez des enfants, quel film de la saga leur montrerez-vous d`abord : L’Episode 1 ou le 4 ? Je respecterai la volonté du conteur en commençant par l’Episode 1. Je devrais leur expliquer calmement que tout cela n’est qu’un film pour éviter de les traumatiser à partir de […]

Interview
HAYDEN CHRISTIANSEN
Poussières d`étoiles

Quand vous aurez des enfants, quel film de la saga leur montrerez-vous d`abord : L’Episode 1 ou le 4 ?

Je respecterai la volonté du conteur en commençant par l’Episode 1. Je devrais leur expliquer calmement que tout cela n’est qu’un film pour éviter de les traumatiser à partir de l’Episode 3 ! (Rires)

Comment vous êtes-vous préparé à jouer le moment terrible où Anakin se tourne définitivement du mauvais côté de la Force ?

Je me suis concentré sur la somme de toutes les frustrations du personnage : le fait que le conseil Jedi ne lui fasse pas confiance, la crainte de perdre Amidala, l’interdiction d’utiliser pleinement ses pouvoirs. En tant qu’acteur, je me focalise toujours sur le récit du film et sur les motivations du personnage que j’incarne. Je ne me réfère ni à des expériences personnelles, ni à des sentiments que j’ai éprouvés. Pour citer un cliché, devoir jouer une scène triste, n`implique pas que je me remémore le jour où mon chien est mort, quand j’étais enfant ! (Rires)

Comment avez-vous géré votre jeu dans l`épisode 2, sachant ce qu`il adviendrait de Anakin dans le 3 ?

C’était assez difficile, parce que j’ai été choisi pour interpréter un personnage central, dont les actes vont faire basculer le monde du côté de l’oppression et de la violence. D’instinct, j’avais envie de l’entraîner dans cette voie dès l’Episode 2, mais George m’a freiné et dit que je devais éluder ces sombres aspects, pour privilégier les tiraillements issus de ses conflits intérieurs et ses de frustrations accumulées. Dans l’Episode 2, on voit Anakin essayer de se construire, de devenir une personne adulte et indépendante. Ce n’est que dans le 3 qu’un ensemble de circonstances l`incite à faire confiance à Palpatine et à se laisser séduire par ses idées. J’étais ravi d’arriver enfin à cette partie du récit, que je m`étais souvent projetée mentalement.

Justement, qu’avez-vous éprouvé en tournant les scènes finales de l’Episode 3, en devenant enfin Dark Vador ?

J’étais aux anges, très excité à l’idée de vivre cette expérience unique. C’était…orgasmique ! (Rires). Après avoir tant attendu de devenir cette icône, le grand moment était enfin arrivé !

Au départ, il n’était pas prévu que vous héritiez de la tenue et du casque de Vador conçus pour le longiligne Dave Prowse, dans les Episodes 4, 5 et 6 : comment avez-vous convaincu George Lucas de vous laisser revêtir ce costume ajusté à vos mesures ?

Très poliment, en présentant cette requête à George et Rick. Je leur ai expliqué que ce serait un honneur de pouvoir incarner le personnage jusqu’au bout. George et Rick, qui sont extrêmement gentils, m’ont accordé ce privilège, en dépit du fait qu’ils auditionnaient déjà des basketteurs et des gens de grande taille pour porter l’armure originale dans les dernières scènes.

Que s’est-il passé quand vous êtes arrivé sur le plateau sous ce célèbre costume ?
Les applaudissements ont fusé. On sentait un enthousiasme incroyable dans l’air. L’atmosphère était électrique ! Toute l’équipe était venu assister au tournage de cette scène, qui était en quelque sorte l’aboutissement de la nouvelle trilogie, et un moment de cinéma mémorable.

Ce costume est-il lourd à porter ?

Oui. J’éprouvais un sentiment de claustrophobie derrière le masque, et je respirais mal. Le système de ventilation qui a été installé à l`intérieur n’a jamais fonctionné correctement ! La vision est également très limitée. De plus, on m’a fait porter des chaussures à semelles compensées pour palier à ma différence de taille avec Dave Prowse. J’avais l’impression de porter une masse de 20 kilos sur les épaules, tout en marchant avec des talons aiguilles (Rires). Et comme je manque d’entraînement en la matière, c’était plutôt compliqué ! (Rires)

Une générosité impériale

Vous avez eu l’occasion de jouer avec Ian Mc Diarmid mais aussi Christopher Lee : qu’avez-vous appris de ces comédiens très expérimentés ?

De tous les acteurs avec lesquels j’ai joué, c’est de Ian que j’ai le plus appris. Je ne dis pas cela pour le flatter, mais parce que c’est réellement un homme très généreux, toujours prêt à vous faire partager son expérience. Le simple fait de jouer avec lui la scène qui se déroule à l’Opéra était un moment privilégié. J’ai pu observer toutes les nuances, toutes les subtilités de son jeu d’acteur et c’était une formidable leçon. J’étais tellement ébloui que je me suis mis à secouer la tête en l’écoutant, en approuvant le moindre de ses mots, ce que je n’étais pas du tout sensé faire ! Ian est incroyablement généreux.

Comment les enfants réagissent-ils en vous rencontrant : pensent-ils à l’héroïque Anakin ou au diabolique Dark Vador ?

Cela dépend des cas. Une partie des enfants considère toujours Anakin comme un héros. Ils me demandent de leur donner des leçons de maniement de sabre laser, et je suis toujours content de leur parler. Mais j’évite de sortir de chez moi le jour d’Halloween ! (Rires). Cela dit, quand un enfant déguisé en Dark Vador vient sonner à notre porte, ma mère me prévient et c’est moi qui vais ouvrir pour lui donner des bonbons ! (Rires)

Quelles ont été les parties du film les plus difficiles à interpréter : les confrontations dramatiques avec Ian ou les scènes de combat très physiques ?

Les secondes, sans aucun doute. Avant le tournage, George m’avait demandé de m’entraîner et de faire des exercices de musculation, mais j’ai malheureusement tout perdu depuis ! (Rires). Il voulait que ma carrure soit différente et illustre une maturité d`adulte. La préparation des combats à l’épée avec Nick Gillard a été rigoureuse et intense – durant trois mois – mais très agréable. J’ai été content de passer à la phase active sur le tournage. Les scènes avec Ian n’ont pas été ardues, au contraire. C’est un plaisir de travailler avec un comédien aussi talentueux.

Les interprètes des Episodes 4, 5 et 6 ont eu chacun différentes réactions vis-à-vis de Star Wars, durant la suite de leur carrière. Certains, comme Harrison Ford, se sont distanciés de leurs rôles, tandis que d’autres, comme Mark Hamill et Carrie Fisher, les évoquent toujours avec plaisir. Quelle sera pour vous la place de cette saga dans les futures années ?

C’est un souvenir que je chérirais sans doute toujours. Les cinq dernières années ont été passionnantes. Elles ont changé ma vie à jamais, et m’ont apporté énormément de bonnes positives, et peu d’inconvénients. C’est un grand honneur que George m’ait choisi pour incarner Anakin, et je lui en serai toujours reconnaissant.

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau