HORREUR FÉMININE

vendredi 15 juillet 2022

 

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Un film d’horreur qui s’inspire du sort dramatique réservé à des femmes argentines.

Auteur d’une quinzaine de longs-métrages depuis 2007, dont trois relevant de l’horreur (Mujer lobo, All Night Long et El Amarren), la réalisatrice Tamae Garateguy, originaire d’Argentine, prépare une nouvelle œuvre du genre, Auxilio, croisement entre le film d’horreur et le film historique. L’action se situe en 1931. Emilia, une jeune femme rebelle et provocante, est envoyée par son père dans un couvent. Son arrivée déclenche des manifestations paranormales dans le lieu, qui deviennent de plus en plus fortes pour tous les habitants, mais encore plus pour Emilia, comme un appel à l’aide impossible à ignorer. Cette intrigue paranormale se déroule un an après le coup d’État de 1930 et la première de nombreuses dictatures militaires en Argentine au cours des cinquante-trois années suivantes. « J’ai l’impression que ce film arrive au moment propice », déclare la cinéaste. « Il y a beaucoup de colère chez les femmes. Soi-disant, tout avance pour produire plus d’égalité entre les hommes et les femmes, mais il y a un net recul et Auxilo parle de toutes les oppressions auxquelles les femmes doivent faire face. J’aimerais penser que nous sommes moins opprimées maintenant, mais regardez ce qui se passe actuellement. Comment représenter l’horreur, l’impuissance de ne pas pouvoir crier et le désespoir qu’elle provoque ? Ces dernières années, ces femmes qui ne sont plus là parce qu’elles ont été assassinées crient à travers nous, celles qui sont encore là. Àl’époque du film, dans ce couvent de Buenos Aires, vivait, avec les religieux, un groupe de femmes en tant que résidentes. Ces femmes, isolées de la société contre leur gré, pouvaient s’y retrouver pour cause de folie, d’inconduite aux normes féminines, ou pour des questions politiques, faisant de ce couvent un lieu d’enfermement et de pratiques de tortures ». « En raison des paris et des risques pris, ce film marquera un avant et un après dans le cinéma de genre latino-américain », déclarent les producteurs Nestor Sanchez Sotelo et Daniel De la Vega. Tous les départements de la production seront d’ailleurs dirigés par des femmes, ce qui renforcera leur autonomie.