L`Anglais Gilbert Taylor (99 ans), le chef-opérateur de « La Guerre des étoiles », est décédé le 23 août chez lui, à Newport, sur

L`Anglais Gilbert Taylor (99 ans), le chef-opérateur de « La Guerre des étoiles », est décédé le 23 août chez lui, à Newport, sur l`Ile de Wight. Né le 21 avril 1914 à Bushey Heath, dans le Herfordshire, il avait d`abord été assistant caméra dès l`âge de 15 ans, aux studios Gainsborough de Londres, avant de devenir directeur de la photo associé sur le film de guerre « La grande aventure » (1945) de John Boulting puis directeur photo à part entière sur « The Guinera Pig » (1948) du même réalisateur, qu`il retrouvera sur de nombreux films ultérieurement tels, entre autres, le thriller « Ultimatum » (1950) et « High Treason » (1951). Après avoir collaboré avec Jacques Tourneur sur « L`enquête est close » (1951), mêlant thriller et mystère, puis avec J. Lee Thompson et Cyril Frankel, il tournera pour la Hammer Films « The Full Treatment » (1960) de Val Guest, un classique mineur du suspense se déroulant en partie dans le Sud de la France, où, après un accident de voiture, un coureur automobile éprouve le besoin compulsif d`étrangler sa femme ! Ses débuts dans le genre seront retentissants, puisqu`il signera la superbe photo du « Docteur Folamour » (1964) de Stanley Kubrick, qu`il retrouvera par la suite pour « 2001 », dont il signera la photographie additionnelle. Son travail sera de même remarqué dans les deux films de Roman Polanski, « Répulsion » (1965) et « Cul-de-sac » (1966), qui lui vaudront chacun une nomination au British Academy Film Award. « Theatre of Death » (1967) de Samuel Gallu, avec Christopher Lee, le plongera ensuite dans l`épouvante, et il deviendra un familier du feuilleton « Chapeau melon et bottes de cuir » (1966-1969). Après le « Macbeth » (1971) de Polanski, il tournera l`avant dernier film d`Hitchcock, « Frenzy » (1972). La beauté plastique de « La Malédiction » (1976) de Richard Donner lui doit beaucoup. Puis c`est « Star Wars » l`année d`après, sollicité expressément par George Lucas, auquel succéderont le « Dracula » de John Badham (1979, somptueux visuellement, le médiocre « Flash Gordon » (1980) de Mike Hodges, « Venin » de Piers Haggard (1981) avec Klaus Kinski, le musical « Rock Aliens » de James Fargo (1984) avec Pia Zadora, terminant sa carrière avec le thriller de mystère « Faux témoin » de Curtis Hanson (1987) et « Don`t Get Me Started » d`Arthur Ellis (1994). Gilbert Taylor était l`un des membres fondateurs de la British Society of Cinematographers, qui lui décerna un prix pour l`ensemble de sa carrière en 2001. À noter que pendant la Seconde Guerre mondiale, où il passa six ans à la RAF, il mit à profit ses compétences pour, à la demande express de Winston Churchill, filmer les raids nocturnes sur l`Allemagne. Selon son épouse, il aurait refusé un James Bond pour pouvoir travailler avec Roman Polanski. « Je suis très heureux qu`on se souvienne de moi comme étant l`homme qui a défini l`aspect de « Star Wars » disait-il en 2005. « Je désirais lui donner un style visuel unique qui le distinguerait des autres films de science-fiction. Je voulais lui donner de la clarté, car je pense que l`espace n`est pas quelque chose de flou, et je gardais à l`esprit qu`il y aurait un travail considérable à faire en Amérique avec John Dykstra une fois que nous aurions fini de tourner en Angleterre. J`ai spécialement conçu la photo pour que tous ces sombres et énormes vaisseaux spatiaux puissent être éclairés, afin de pouvoir contenir toute l`action. J`ai littéralement taillé en pièces les décors, puis inséré des sortes d`énormes panneaux de quartz pour permettre à George Lucas de filmer dans toutes les directions sans avoir à rééclairer. J`ai été honoré d`être décoré pour ce travail d`un Golden Globe par l`American Academy of Science Fiction Fantasy and Horror Films en 1977 ».