L’ART DE LA VENGEANCE

jeudi 2 février 2023

 

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Des étudiants sont décimés dans les bois lituaniens.

Production lituanienne, Pensive (alias Rupintojelis), premier long-métrage de fiction signé Jonas Trukanas, a été remarqué au festival de Turin. Après que des camarades de classe aient détruit des statues d’art folklorique en bois grandeur nature lors d’une soirée de remise des diplômes sauvage dans un chalet isolé, un mystérieux tueur commence à les enlever un par un. «La première fois que j’ai parlé à voix haute de Rupintojelis, c’est quand j’ai raconté à la productrice Emilja une histoire de ma jeunesse» se souvient le jeune réalisateur. «J’allais à une fête quelque part dans les bois, je n‘avais pas de GPS, il n’y avait pas de cartes sur mon téléphone à l’époque, alors j’ai été guidé par la narration : «tourne à gauche», «tourne à droite». Il faisait noir, on ne voyait rien, la forêt était profonde. Et soudain, au détour d’un virage, en plein milieu de la forêt, je vois une statue d’un gardien debout qui, comme il me semblait alors, me regardait droit dans les yeux, d’un œil accusateur. C’est là que l’histoire a commencé, celle qui à présent est devenue un film». Selon le cinéaste, le scénario est né pendant la quarantaine. «Et si la vie ne s’était pas arrêtée à ce moment-là, le métrage n’aurait probablement même pas existé. Avec l’auteur du scénario, Titu Laucius, nous avons écrit le script et créé les personnages en communiquant via Zoom, à distance, tous les jours. Les thèmes du film sont très proches de chaque personne moderne. La peur de ne pas être spécial, de ne pas être remarqué est probablement l’une des questions les plus intéressantes, à laquelle on a beaucoup pensé et parlé pendant la préparation du film. On a tous naturellement envie de croire au mythe du héros ou du sauveur, que le personnage principal, surtout dans le genre horrifique, rencontrera la juste solution. Les décisions de notre principal protagoniste ne sont peut-être pas justes, mais elles sont humaines. Dans le film, une grande attention a été accordée aux sculptures et à l’art. L’artiste Paulius Anicas est allé vivre seul dans une ferme abandonnée un mois avant le début du tournage, pour en faire le lieu de l’action. Les sculptures que l’on voit à l’écran sont ses créatures sculptées à la main, chacune ayant un nom et une relation avec le tueur».