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MARAÉ
Un modeste survival polynésien **
France. 2024. Réal.: Jacques Kluger. 1h25. Avec : Adèle Galloy, Marylin Lima, Aurélien Recoing. (OSC).
Ancienne championne de surf, dont la carrière a été brisée par un accident, Sarah décide de partir surfer avec trois amies sur une île polynésienne où personne n’a jamais mis les pieds car elle est supposée être hantée par des démons…
Production OCS, Maraé se présente comme le premier survival polynésien. Si sur le papier, le sujet paraît intéressant, le résultat, lui, l’est beaucoup moins. Réalisé par Jacques Kluger, auteur, en 2019, d’une adaptation, sans envergure, de «Puzzle», le best-seller de Franck Thilliez, cette série B est en effet loin de répondre aux attentes même si elle coche toutes les cases du genre. Après un prégénérique faisant le lien avec les essais nucléaires menés par la France dans le Pacifique, Kluger plante son décor paradisiaque et nous gratifie de quelques images de surf et de prises de vue sous-marines très bien filmées. Si les premières minutes sont relativement prometteuses, les choses se gâtent rapidement, faute à un scénario convenu et une réalisation paresseuse. Suite au passage obligé du feu de camp et de la soirée arrosée, le cinéaste développe, sans génie, un récit truffé d’invraisemblances (cf. le comportement particulièrement stupide des héroïnes). Le suspense peine ainsi à décoller et, en dépit d’une dernière partie parvenant, par instants, à faire illusion, ne gagne jamais réellement en intensité. Et ce n’est pas l’introduction de rites païens ni d’un sous-texte pseudo-politique et environnemental qui vient relever le niveau d’un métrage dont l’interprétation est digne d’un soap-opera. Reste les beaux paysages polynésiens et une idée de départ prometteuse qui ne suffisent pas à faire de Maraé, un bon film.
Erwan BARGAIN