NIFFF 2010: 10 ans de cinéma fantastique
Le Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel fête ses 10 ans et affirme plus que jamais son rôle dans le paysage du cinéma helvétique. Grâce à une salle supplémentaire, le NIFFF étoffe sa programmation et explore la diversité et la richesse du cinéma de genre en Occident et dans les cinématographies émergentes. Avec une dizaine de premières européennes et 2 premières mondiales, la programmation 2010, à fois forte et variée, permet de percevoir à quel point le fantastique influence aujourd’hui tous les genres cinématographiques. Suivant cette ligne de l’interdisciplinarité, le NIFFF explore également l’évolution du fantastique dans la littérature (journée littéraire), l’art contemporain (ITF et CAN) et propose des événements musicaux (sonorisation de films en live).
Avec un budget total de 1.3 millions, le NIFFF 2010 c’est 8 jours de projections, 5 salles (capacité d’accueil simultanée de 1250 places) et un open air de 800 places. Les 118 séances publiques présenteront 80 longs métrages et 50 courts métrages produits par 19 pays différents.
Mené par l’Américain Douglas Trumbull, réalisateur et producteur américain mais aussi pionnier des effets spéciaux dans les années 70 et 80 (2001: l’Odyssée de l’Espace, Silent Running), le jury du NIFFF accueille cette année: l’actrice américaine Nancy Allen (RoboCop), Greg Broadmore, designer conceptuel néo-zélandais qui a travaillé notamment sur King Kong et District 9, la productrice française Vérane Frédiani, le Suisse Ueli Steiger, chef opérateur de Godzilla, 10,000 BC et Austin Powers, le musicien et chanteur français Sébastien Tellier, ainsi que Mans Marlind, le réalisateur suédois de Storm et de Shelter, présenté en projection spéciale. A noter que Douglas Trumbull et Greg Broadmore interviendront également dans le cadre du symposium Imaging the Future.
Invité d’honneur de cette édition, le réalisateur japonais Sogo Ishii présentera la rétrospective que consacre le NIFFF à sa filmographie punk déjantée. Déjà présent en 2000 à Neuchâtel avec Electric Dragon 80’000 V, le cinéaste nippon proposera également une séance exceptionnelle avec une performance musicale live sur THE CODENAME IS ASIA STRIKES BACK. De nombreux réalisateurs suisses, tels que Bettina Oberli ou Clemens Klopfenstein seront également présents dans le cadre de la vaste rétrospective sur le cinéma fantastique de notre pays. Éric Tessier (5150 Rue des Ormes) et Sylvain Guy (Détour) représenteront le cinéma de genre québécois mis à l’honneur dans un programme spécial. Tandis que la Compétition Internationale devrait être enrichie par la présence de Christopher Smith (Black Death, UK),Sandra et Hugues Martin Djinns, FR), Gaspard Noé (Enter the Void, FR), Nicolas Winding Refn(Valhalla Rising, DK) et Nick Cohen (The Reeds, UK). Le réalisateur français Frank Richard devrait également être là pour introduire la projection de son film La Meute proposé en clôture du festival.
Les deux compétitions de longs métrages du NIFFF font le point sur une production de qualité et sont devenues un excellent catalyseur pour le lancement de films sur le marché. La compétition internationale explore toutes les déclinaisons du fantastique, des plus pures aux plus hybrides. Avec « Black Death » de l’Anglais Christopher Smith, on plonge au cœur de l’heroic fantasy tandis que Pang Ho-Cheung (HK) nous offre un pur slasher avec « Dream Home ». « Djinns » du couple français Sandra et Hugues Martin flirte avec le film de guerre et les légendes fantastiques. L’Islandais Júliús Kemp propose la comédie gore Reykjavic « Whale Watching Massacre » tandis que Choi Dong-hun (KR) mêle action, science-fiction et humour dans le film « Woochi ». Le fantastique infiltre aussi le thriller (« Strayed » du Kazakh Akan Satayev et « The Reeds » du Britannique Nick Cohen), la comédie (« Strigoi » de l’Anglaise Faye Jackson) et même la romance (« Transfer » du Danois Damir Lukacevic et « The Eclipse » de l’Irlandais Conor McPherson – sacré meilleur film irlandais de l’année par l’IFTA – Irish Film and Television Award).
La sélection de la compétition asiatique reflète la grande qualité et les spécificités du cinéma populaire asiatique avec notamment une utilisation originale des arts martiaux tour à tour drôle (Gallants des Hongkongais Clement Cheng & Derek Kwok) ou rythmée (Raging Phoenix du réalisateur thaïlandais Rashane Limtrakul et 14 Blades du Hongkongais Daniel Lee). L’horreur se mélange au drame dans Bedevilled de Jang Cheol-so (KR), au thriller dans Murderer de Chow Hin Yeung Roy (HK) ou à l’action dans Tetsuo – The Bullet Man de Shinya Tsukamoto (JP), dont les deux premiers volets ont été présentés au NIFFF en 2000. Enfin, dégustez un régal de comédie fantastique avec Wig de Renpei Tsukamoto (JP) ou alors laissez-vous entraîner dans le délire gore du Mutant Girls Squad des Japonais Noboru Iguchi, Yoshihiro Nishimura & Tak Sakaguchi.
Si le cinéma fantastique suisse ne constitue pas vraiment un genre en soi, il n’en possède pas moins une histoire riche et mouvementée. Au fil des ans, on trouve ainsi des éléments fantastiques aussi bien dans des productions classiques que dans les expérimentations d’auteurs avant-gardistes. A travers un programme inédit de 30 films, le NIFFF propose un panorama exceptionnel qui compte de magnifiques raretés comme l’expressionniste « Die ewige Maske » de Werner Hochbaum (1935), des ovnis comme « L’inconnu de Shandigor », film de science-fiction pop de Jean-Louis Roy (1967), mais aussi les grands auteurs nationaux (Daniel Schmid, Fredi Murer, Alain Tanner, Clemens Klopfenstein, Samir…) et la relève actuelle (« Cargo » de Ivan Engler ou « La valle delle Ombre » de Mihaly Györik). Plusieurs tables rondes permettront également de questionner la présence du fantastique dans le cinéma suisse.
Enfin pour couronner sa soirée d’anniversaire du 8 juillet 2010, le NIFFF a proposé au plus fameux des groupes rock suisses, les Young Gods d’accompagner en live « Swissmade 2069 » de Fredi M. Murer, un film d’anticipation culte où un extra-terrestre découvre une Suisse du futur.
Longtemps restés dans l’ombre, les cinéastes québécois proposent aujourd’hui un cinéma de genre sensationnel qui conjugue audace et efficacité. Une cinématographie à découvrir en 5 avant-premières (5150 rue des Ormes d’Eric Tessier, Détour de Sylvain Guy, Grande Ourse – La clé des possibles de Patrice Sauvé, Les 7 jours du Talion de Daniel Grou et Truffe de Kim Nguyen) et un programme de courts métrages.
En marge des catégories officielles, le NIFFF organise 6 projections spéciales afin de vous faire découvrir en avant-première: « Primal » de Josh Reed, une plongée rare dans l’horreur version Australie, le thriller inquiétant « Shelter » de Mans Marlind & Bjorn Stein (avec un casting de haut vol: Julianne Moore et Jonathan Rhys Meyers en tête!), le film carcéral « Dog Pound » du Français Kim Chapiron, « The Killer inside me », thriller très violent de Michael Winterbottom avec Jessica Alba, le terrible « The House of the Devil » de l’Américain Ti West et les deux volets SF à grand spectacle de « The inhabited Island » du Russe « Fyodor Bondarchuk ». « Drôle de Grenie »r du Tchèque Jiri Barta sera proposé aux enfants en collaboration avec La Lanterne Magique et une carte blanche offerte à Polymanga permettra une plongée dans la japanimation à travers deux séries emblématiques du genre.
voir la programmation : http://www.nifff.ch/