Des villageois estoniens contraints de se damner pour survivre.
Représentant officiellement l’Estonie aux Oscars, November, distribué localement le 3 février, est basé sur le roman « Rehepapp » d’Andrus Kivirähk, un best-seller de ces vingt dernières années. Le film est un mélange de magie, d’humour noir et d’amour romantique. L’histoire se passe dans un village païen estonien, au XIXe siècle, où errent les loups-garous, la peste et les esprits. Le principal problème des villageois est de savoir comment survivre à l’hiver froid et sombre. Et, dans cette perspective, rien n’est tabou. Les gens se volent les uns les autres, défiant les esprits, le diable et le Christ. Pour protéger leur âme, ils chargent des créatures faites de bois et de métal appelées kratts, de voler encore plus pour eux. Voler est devenu une obsession qui rapproche de plus en plus les villageois des créatures sans âme qu’ils commandent. Le personnage principal du film est une jeune fermière nommée Liina qui est désespérément amoureuse d’un garçon du village nommé Hans. Son désir fait d’elle une louve-garou, prête à mourir au nom de l’amour, tandis que les agriculteurs pragmatiques sont confrontés à une question : la vie qu’ils ont gagnée à travers toutes ces actions vaut-elle la peine d’être vécue si l’âme n’est plus là ? Le paganisme estonien et les mythologies chrétiennes européennes se rejoignent dans cette œuvre surréaliste en noir et blanc de Rainer Sarnet, projetée à Fantasia 2017.