R.I.P. Richard Attenborough (1923-2014)
Célèbre pour avoir dirigé « Gandhi » (1982), un projet qu’il avait porté à bout de bras pendant plus de vingt ans en tant que producteur et réalisateur et qui lui valut 3 Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Ben Kingsley) ainsi que 5 British Academy Awards, Richard Attenborough (90 ans) est décédé hier. Les fantasticophiles le connaissent aussi comme l`interprète du milliardaire excentrique John Hammond dans « Jurassic Park » (1993) et sa première séquelle, « Le Monde Perdu « (1997), rôle qu`il avait accepté par admiration pour Steven Spielberg alors qu`il avait arrêté ce métier une quinzaine d`années auparavant (il reprendra ce personnage pour « Jurassic Park : The Ride Attraction », apparaissant dans le prologue filmé de l`attraction des studios Universal).
Né à Cambridge le 29 août 1923, ce sera du reste comme acteur que Richard Attenborough se fera remarquer, sa prestation dans le rôle du colonel Bartlett de « La grande évasion » de John Sturges (1964) lui faisant acquérir une renommée internationale. Auparavant, il était apparu (pour ne citer que les films relevant de notre domaine) dans le classique « Une question de vie ou de mort » (1946), de Michael Powell et Emeric Pressburger, où il joue un pilote anglais durant la Seconde Guerre mondiale. Après « L`extravagant docteur Dolittle » (1967) de Richard Fleischer, qui lui valut un Golden Globe, et le premier « Jurassic Park », il figure au générique de « Miracle sur la 34e rue » (1994, remake de la version de 1947 de George Seaton) de Les Mayfield, incarnant un homme qui, se prétendant être le Père Noël, est interné dans un institut spécialisé, un jeune avocat, persuadé de son identité, décidant de prendre sa défense.
En 1971, Richad Attenborough change radicalement de registre, interprétant dans « L`Etrangleur de Rillington Place » de Richard Fleischer, l`authentique serial-killer John Christie, un « homme tranquille » qui, sévissant à Londres durant les années 40, enterrait ses victimes, des jeunes femmes enceintes et désespérées auxquelles il offrait ses services, dans son jardin et autour de sa maison. On le verra également dans la mini-série « Jack et le haricot magique » (2001) de Brian Henson.
En tant que réalisateur, Richard Attenborough s`illustrera dans des registres très divers, débutant en 1969 par « Ah ! Dieu que la guerre est jolie », comédie musicale sur la Première Guerre mondiale, abordant notre genre de prédilection en 1978 avec l’excellent « Magic », ayant pour vedette Anthony Hopkins, thriller horrifique basé sur le best-seller de William Goldman, où un ventriloque semble à la merci de sa maléfique poupée alors qu`il essaie de renouer une romance avec son amour de jeunesse. S’étant associé à la fin des années 50 avec le scénariste-réalisateur Bryan Forbes pour créer la firme Beaver Films, on doit notamment à Richard Attenborough, « Le rideau de brume » (1964), dirigé par son partenaire, où il tient le rôle principal masculin. Une voyante convainc son mari velléitaire de kidnapper la fille d`un riche industriel, de façon qu`elle puisse utiliser ses « capacités » pour localiser l`enfant et ainsi atteindre la gloire.
«Je n’ai pas envie qu’on parle de moi après ma mort comme d’un grand cinéaste créatif. Je désire qu’on se souvienne de moi comme d’un conteur» déclarait Richard Attenborough, qui avait été fait Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 1976, chevalier en 1976 et baron et Lord en 1993.