Réalisé par Niyi Akinmolayan, « Kajola », dont le titre signifie Commonweath en yoruba (langue nigéro-congolaise), est une curiosité : le premier film de SF nigérien. Proche dans le concept de « Sin City », visiblement influencé par » Blade Runner, Judge Dredd, Terminator » et autres « Demolition Man », il se situe en l`an 2059, où le Niger est devenu un état totalitaire. Après une seconde guerre civile, les riches viennent s`installer sur l`île de Lagos (Lagos est la seconde ville actuelle d`Afrique après Le Caire), où ils établissent une cité ultramoderne. Déchiré par la guerre, l`état de Lagos est déconnecté et abandonné. Un chef rebelle, Allen, apprend le nom de code d`un complot, Kajola, dont l`objectif est de construire des villes sur le continent et d`éliminer les survivants. Il mènera une rébellion cintre le gouvernement, ayant à ses trousses Yetunde, le chef de la police. Bien qu`ennemis mortels, les deux hommes découvrent que tout ce qu`ils pensaient connaître n`est qu`un leurre. Le film, qui bénéficie d`effets digitaux, se veut une parabole sur la ségrégation et l`isolement que connaît le Niger aujourd`hui, pays le plus peuplé d`Afrique mais désespérément pauvre, en raison notamment d`une forte corruption, et où la démocratie est loin d`être établie. A signaler que Nollywood (N pour Nigéria, suivant le même modèle que l`expression Bollywood), né à la fin des années 80 grâce au commerce des vendeurs de rue diffusant à l`origine des VHS d`oeuvres étrangères, est la troisième puissance cinématographique au monde en ce qui concerne le volume de films produits (tous majoritairement en anglais, langue officielle), venant juste après l`Inde et les USA. Des centaines de longs-métrages sont ainsi mis en chantier annuellement, en majorité tournés en vidéo (le pays comptant peu de salles de cinéma), pour un public de 150 millions de spectateurs.
Kajola
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