Sur nos écrans : MAN OF STEEL (voir ci-dessous)

par

mercredi 19 juin 2013

 

Catégorie(s):

Extrait:
MAN OF STEEL Le mythe Superman brillamment modernisé ! ***** En confiant au tandem de scénaristes David Goyer/Christopher Nolan et au réalisateur Zack Snyder son icône la plus précieuse, la Warner a gagné le pari de faire renaître Superman sur le grand écran après l’échec du Superman Returns de Bryan Singer. Man of Steel se […]

MAN OF STEEL
Le mythe Superman brillamment modernisé !

*****

En confiant au tandem de scénaristes David Goyer/Christopher Nolan et au réalisateur Zack Snyder son icône la plus précieuse, la Warner a gagné le pari de faire renaître Superman sur le grand écran après l’échec du Superman Returns de Bryan Singer. Man of Steel se hisse au niveau de Superman The Movie de Richard Donner dès les premières scènes situées sur Krypton, puis surpasse le film-référence de 1978 en ne se contentant pas d’être une transposition optimiste et littérale du comic original. Alors que le film de Donner débutait par un gros plan des mains d’un jeune lecteur ouvrant le magazine «Action comics» et «plongeait» littéralement dans une case de BD pour symboliser le traitement à venir du récit, celui de Zack Snyder débute par la naissance de notre héros, alors que ses parents vivent ce moment miraculeux seuls, dans l’intimité de leur foyer, sans avoir recours à une technologie intrusive. Certes, on se trouve sur une autre planète, mais le ton donné d’emblée par cette scène porte l’empreinte narrative âpre et émouvante de Nolan et Goyer qui avaient déjà ancré avec succès leur Batman Begins dans le monde réel. La découverte de Krypton, planète à l’agonie, aux politiciens incapables d’éviter les catastrophes écologiques et aux fanatiques avides de puissance, est le reflet des vrais problèmes de notre époque. Ce récit aux enjeux intelligemment développés prend la forme d’une énorme fresque qui puise aux racines de la mythologie – les demi-dieux d’hier sont les super-héros d’aujourd’hui – pour raconter le destin de Kal-El/Superman et son voyage entre deux mondes comme Homère le fit jadis en narrant les aventures d’Ulysse, elles aussi jalonnées de sacrifices, de doutes et de souffrances, avant de culminer en triomphe. Superman n’est plus seulement un orphelin venu d’une autre planète, auquel de braves parents adoptifs apprennent «l’American Way of Life». Oublié, le justicier un peu boy-scout qui obéit docilement aux représentants du gouvernement américain, quels qu’ils soient. Kal-El est ici un voyageur sans racines, qui découvre notre monde tel qu’il est au fil de ses rencontres, et qui fait le choix de la bonté parce qu’il est convaincu de ne pas avoir été envoyé sur terre par hasard. Grâce à ses parents kryptoniens et terriens, notre héros taraudé par le désir de savoir d’où il vient forge sa personnalité au fil des épreuves qu’il subit : les brimades infligées par ses jeunes camarades de classe, le sacrifice déchirant de son père adoptif, et une existence de vagabond qui lui permet de cacher ses pouvoirs et son identité en attendant que le destin lui donne l’occasion de les révéler… Ce Man of Steel, au traitement à la fois adulte et universel émeut en confrontant constamment Kal-El à des situations décrites non plus avec les couleurs vives des comics, mais en d’infinies nuances de gris. Ce «chemin de croix» souligne la dimension christique et la force de caractère de ce nouveau Superman incarné par Henry Cavill, aussi convaincant que le fut jadis le regretté Christopher Reeve. Le récit se focalise sur la manière dont Kal-El devient Superman, et ce premier chapitre n’en est que plus fort. Bien sûr, Goyer, Nolan et Snyder sèment des indices des aventures à venir au cours des batailles aux effets visuels hallucinants qui se succèdent pendant la seconde moitié du film. Lequel sera donc le socle de la construction de la Justice League au cinéma.

Pascal Pinteau