THE LEECH

lundi 8 janvier 2024

 

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THE LEECH

Deux sangsues et un prêtre ***

USA. 2022. Réal. et scén : Eric Pennycoff. Prod : Eric Pennycoff, Scott Smith et Adelyn Tomlinson. Photo : Rommel Genciana. Mus.: Eric Romary. Mont.: Bobby Sherbert. 1h22. Avec : Jeremy Gardner, Graham Skipper, Rigo Garay, Taylor Zaudtke. (Shadowz).

 

Prêtre fervent et investi, David, à quelques jours de Noël, accueille à son domicile un couple de marginaux à qui il offre, pendant un temps, le gîte et le couvert. Mais son hospitalité va se retourner contre lui et lui faire vivre un véritable cauchemar…

Deuxième long-métrage d’Eric Pennycoff, The Leech est une production qui, sans révolutionner le genre, le sert à merveille tout en abordant des thèmes comme le sens de la Foi et de la Religion et en distillant un savant suspense. Le film s’ouvre ainsi par une séquence montrant le prêtre prêcher dans une église vide, désertée par les fidèles avant que l’étrange personnage de Terry ne soit introduit. Le récit prend alors rapidement forme, le spectateur sentant instantanément que quelque chose cloche avec ce marginal habitué à dormir sous les ponts et que l’homme de Foi décide d’accueillir dans sa demeure le temps d’une nuit. La manière dont Terry, puis sa compagne, prennent possession des lieux est troublante et préfigure qu’à un moment ou à un autre, l’action va virer au cauchemar. Le réalisateur va faire monter la tension crescendo créant le malaise par le biais du comportement excessif et envahissant des deux invités. Si, au début, rythmée par une musique légère et enjouée, leur attitude peut prêter à sourire, le malaise s’installe ensuite peu à peu, la situation s’avérant particulièrement dérangeante. D’autant que la charité chrétienne qui anime le prêtre va être mise à rude épreuve tout comme sa ferveur envers le Seigneur. Le cinéaste nous livre, ici et d’une certaine façon, un film d’invasion de domicile consenti qui rabat, à sa manière, les règles du genre. Jouant sur les zones d’ombre, l’obscurité et le hors-champ, le réalisateur privilégie l’art de la suggestion et développe une violence plus psychologique que graphique qui fait son petit effet. Et puis, l’interprétation est elle aussi à la hauteur, à commencer par celle de Jeremy Gardner (The Battery), fabuleux dans le rôle de Terry. Autant de qualités qui font de The Leech (La sangsue), une solide série B horrifique, qui permet à son auteur, Eric Pennycoff, de témoigner d’un incontestable savoir-faire.

 

Erwan BARGAIN